Ces familles qui écrivent l’histoire de la vigne dans l’Aude : le Domaine Martinolle-Gasparets, à Boutenac

Ces familles qui écrivent l’histoire de la vigne dans l’Aude : le Domaine Martinolle-Gasparets, à Boutenac

Ces familles qui écrivent l’histoire de la vigne dans l’Aude : le Domaine Martinolle-Gasparets, à Boutenac

 

On revient toujours à ses racines. A la terre de ses ancêtres. Jean-Pierre Martinolle fait partie de cette frange de vignerons dont le vin a toujours irrigué leurs veines. Un fluide de vie, oublié le temps d’une parenthèse professionnelle, mais qui affleure sous la peau.

A Boutenac, au cœur du hameau de Gasparets, il a tout plaqué en 2014. Titulaire d’un doctorat en pharmacologie, chercheur durant plusieurs années chez Sanofi, le vigneron a décidé de prendre son destin en main. "J’en avais assez de mener à leur terme des plans sociaux. À l’occasion d’une énième restructuration, j’ai décidé, moi aussi, de monter dans la charrette".

Depuis 11 ans, Jean-Pierre Martinolle n’a plus un métier. "J’en ai quinze à la fois. Quand tu es viticulteur, il faut savoir tailler la vigne, réparer un tracteur, vinifier, faire de la compta, vendre…". Un tout- en-un qui ne l’a pas effrayé. "En 2014, j’étais encore jeune, peut-être pas lucide, mais enthousiaste". Mais surtout il ne partait pas de zéro. Sa famille vit dans les Corbières depuis plusieurs décennies. "Je suis la sixième génération", calcule-t-il. Du côté maternel, on a toujours vécu à Boutenac. Le versant grand-paternel est originaire de Lézignan mais la vigne n’est pas le gagne-pain de la famille. "Camille, mon grand-père, était charron et vigneron. Par contre, Julien Salvet, mon autre grand-père, était vigneron".

Dans les années 60, après avoir servi en Algérie, Pierre Martinolle, le père, s’installe à Gasparets sur la cinquantaine d’hectares de vignes que lui laissent ses parents. Comme beaucoup, il vend ses raisins à la coopérative du coin. Né en 1932, l’homme a du flair et semble pressentir avant beaucoup d’autres que l’avenir du vignoble passe aussi par des initiatives individuelles.

En 1980, Pierre Martinolle divorce du monde coopératif et s’installe en cave particulière. "Avec le domaine La Voulte-Gasparets, il sera l’un des premiers dans le département à le faire", relate son fils. Avant-gardiste, il croit au terroir de Boutenac, à sa richesse et à sa singularité au sein des Corbières. Entre les années 90 et 2000, les vignes de Lézignan sont vendues. Le domaine Martinolle-Gasparets et sa dizaine d’hectares plantés aujourd’hui en grenache, carignan, cinsault, aramon, syrah, macabeu, grenache, rolle et bourboulenc sont entièrement conduits en bio. La cuvée phare rend hommage aux Pierre de la famille et à la terre des Corbières : Le sang des Pierres, comme une évidence.

Retour au blog

Laisser un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés.